Le transcodage peut prendre environ 10 % de votre temps de montage. Ce guide des bonnes pratiques explique comment gagner du temps avec Adobe Premiere Pro à l’aide de workflows de format natif, y compris vos options de garantie des performances dans presque toutes les situations.

Le montage vidéo commence toujours par une classe de formats de fichiers (capture de caméra) et se termine par un type différent de formats conçus pour la consommation. Pour ce qui est des formats d’acquisition, la priorité est de préserver la qualité. Pour ce qui est des livrables, la priorité est donnée à la compression, dont la qualité doit être la meilleure possible. Le monteur est partagé entre ces deux contraintes. Savoir comment passer des médias sources de la caméra au fichier de sortie final représente un gain de temps et d’énergie incroyable. Dans ce guide des bonnes pratiques, nous explorons les workflows de format natif : comment (et quand) optimiser vos médias, et comment passer efficacement d’un point A à un point B.
Importation vs Assimilation
Il existe deux approches de base pour introduire des séquences dans Premiere Pro : l’importation et l’assimilation.
Lorsque vous importez un média, vous indiquez à Premiere Pro que ces fichiers font partie de votre projet. Premiere Pro lit vos fichiers à partir de leurs emplacements d’origine et vous pouvez les utiliser dans votre séquence. Tous vos montages et effets sont appliqués (sans détruire les anciens fichiers) dans le montage : les fichiers d’origine (aussi appelés médias sources) ne sont pas modifiés. Lorsque vous êtes prêt à exporter, Premiere Pro crée une référence aux fichiers d’origine, en appliquant vos montages, effets, éléments graphiques et ajustements audio pour générer un nouveau fichier : le fichier de sortie final.
Lorsque vous assimilez un média, Premiere Pro crée une copie de ce fichier. Il peut s’agir d’une copie directe, d’un fichier média mezzanine (qui utilise un codec adapté de post-production) ou d’un fichier proxy.
Comprendre vos options
Un monteur travaille avec au moins deux versions d’un fichier : les fichiers sources (les médias « natifs ») et le fichier de sortie. Entre les deux, vous travaillez également avec un codec mezzanine, des fichiers proxy ou des aperçus prérendus. Cliquez sur les termes ci-dessous pour plus d’informations.
Si vous pouviez seulement effectuer des montages avec des formats natifs, vous le feriez probablement. Votre workflow est simple : importez vos images, vérifiez les plans, créez votre séquence, effectuez votre montage jusqu’à obtention du résultat souhaité et exportez les résultats. Même si vous êtes en mesure de travailler avec des formats natifs la plupart du temps, la compréhension de vos options vous permet de rester efficace avec presque n’importe quel contenu.
Le transcodage fait référence au processus de création d’une copie de votre fichier, généralement pour une meilleure lecture. Les transcodes désignent les mêmes cadences et tailles d’image, mais utilisent un format qui permet une meilleure lecture sur votre système. Par exemple, les séquences filmées avec un téléphone mobile (H264 ou HEVC) sont très intenses pour le processeur. Vous pouvez donc choisir de transcoder vers un codec, tel que ProRes ou DNx. Pour des projets plus courts, prendre le temps de transcoder ne sera peut-être pas nécessaire.
Les fichiers proxy sont des copies légères de vos fichiers sources. Par exemple, une minute d’une séquence ProRes 4-K pourrait facilement représenter plusieurs Go de données. Une copie par fichier proxy de cette séquence pourrait ne représenter que quelques centaines de Mo. Premiere Pro vous permet de créer des fichiers proxy pendant l’assimilation, ce qui signifie que vous pouvez commencer à modifier immédiatement en utilisant les médias sources tandis que Premiere génère les fichiers proxy en arrière-plan. Une fois les fichiers proxy générés, Premiere remplace automatiquement les fichiers sources par les fichiers proxys. Vous pouvez basculer entre les fichiers sources et les fichiers proxy, mais ce n’est pas nécessaire : tous les montages et les effets ajoutés à vos images sont appliqués aux fichiers sources pour votre exportation.
Le rendu désigne le moment de l’association des effets à vos séquences pendant le montage. Vous effectuez cette opération pour maintenir la lecture en temps réel si votre système commence à ralentir. Vous pouvez « utiliser le rendu au fur et à mesure » avec Premiere Pro en créant des aperçus d’un clip ou d’une partie de votre séquence.
Les aperçus sont des fichiers de rendu « jetables » qui accélèrent la lecture pendant votre montage. Si une section de votre montage affiche une ligne rouge au-dessus (au lieu de jaune), cela signifie que Premiere Pro utilise l’UC pour traiter cette section ou ce clip. Si la lecture est saccadée, vous pouvez résoudre ce problème en créant un aperçu (sélectionnez Menu Séquence > Rendu des effets de l’entrée à la sortie). Vous pouvez également sélectionner Rendu de l’entrée à la sortie pour obtenir un rendu de l’ensemble de la section (pas seulement les effets). Cette opération prend un moment, il est donc bon de la réaliser pendant les pauses café, mais elle a un énorme avantage caché : les aperçus accélèrent considérablement le processus de codage à la fin de votre projet : Premiere Pro a déjà effectué tous les calculs pour cette section de votre montage.
Pour plus d’informations, voir Bonnes pratiques : accélérer l’exportation.
Le codage concerne la compression de votre fichier de sortie final. Vous pouvez commencer un projet avec des centaines de gigaoctets de séquences. Votre projet monté ne contient probablement qu’une petite partie de ce contenu, mais il reste encore trop de données à distribuer et il n’est pas optimisé pour la lecture. Le codage prend tous les médias de votre montage, y compris tous les effets, éléments graphiques et audio, et compresse le tout pour un équilibre optimal de la taille des fichiers et de la qualité des médias.
Pour plus d’informations, voir Bonnes pratiques : accélérer l’exportation.
Les codecs mezzanine sont des formats de post-production, par exemple les familles de codecs Apple ProRes, Avid DNxHD/R et GoPro Cineform. Ces codecs sont conçus pour conserver la qualité de l’image et les informations de vos images sources, mais optimisés pour une meilleure lecture. Les diffuseurs et les installations de post-production standardisent généralement les formats mezzanine pour rationaliser leurs workflows, mais cela signifie transcoder leurs séquences avant qu’elles puissent commencer.
Combien de temps dure le transcodage ?
Le temps de transcodage est généralement de 1:1 : ce qui signifie qu’une heure de séquences sources nécessite environ une heure de transcodage. Si vous disposez d’une heure de séquences avec laquelle travailler dans une journée de 8 heures, la prise en charge de Premiere Pro pour les formats natifs permet d’économiser environ 10 % de votre temps. Cela est valable si vous travaillez avec les fichiers natifs, ou utilisez le transcodage en arrière-plan.
Garantir des performances pour un montage efficace
L’anticipation est la clé du succès. Pour cette préparation, vous devez utiliser le bon matériel de post-production (voir la Configuration système requise pour Premiere Pro), disposer des bons pilotes (voir la Configuration requise du GPU et du pilote GPU pour Premiere Pro) et planifier le bon workflow pour vos projets.
Comme nous l’avons mentionné, les workflows en format natif sont les plus simples. Pour de nombreux projets, par exemple le contenu plus court avec moins de types différents de médias, les workflows natifs dans Premiere Pro sont le moyen le plus rapide de travailler.
Et si ce n’était pas le cas ? Certains formats, par exemple les médias haute résolution ou les séquences filmées avec un téléphone mobile, sont plus difficiles à lire pour votre système de montage. Si vous disposez d’un montage mixte avec des médias de différents types de caméras, vous demandez à Premiere Pro d’effectuer de nombreux types de traitement différents. En réalité, lorsqu’on travaille avec du matériel système limité, de la vitesse de stockage et du temps de travail disponible, il y a toujours une « échelle d’efficacité mobile ». À un certain point, il devient utile de transcoder.
Il existe deux scénarios typiques où le transcodage peut avoir un sens :
- Dans le cas où votre matériel système a du mal à décoder vos médias de manière réactive, sans perdre les images. Cela varie en fonction du codec particulier, du format et des performances globales du système.
- Si votre entreprise utilise un codec/format mezzanine, celui-ci est choisi pour la lecture et la performance de post-production. Le fichier est souvent plus lourd que les médias long-GOP (plus compressés). Comparez cela avec les codecs d’enregistrement de caméra, qui maximisent l’utilisation du stockage limité au détriment des performances de lecture.
Les médias long-GOP, fortement compressés (type capturé par la plupart des reflex numériques, par exemple) nécessitent généralement une puissance de traitement plus élevée, ce qui se traduit par des performances globales plus lentes.
Si vous transcodez vos médias, l’approche la plus efficace consiste à utiliser un codec qui prend en charge le rendu dynamique dans Premiere Pro. Pour plus d’informations, voir Bonnes pratiques : accélérer l’exportation.
Les avantages du transcodage
Le transcodage vers un codec et un format unifié est utile lorsque vous travaillez avec un grand groupe de collaborateurs. Il simplifie le workflow lors de l’intégration de plusieurs applications créatives (pas toutes aussi flexibles que Premiere Pro dans les formats natifs). Lors du transcodage vers un codec destiné à la post-production, les performances s’améliorent généralement.
Lorsque vous travaillez sur des projets à long terme, avec des équipes travaillant sur différentes parties de la post-production en utilisant le stockage partagé, plus de temps est généralement accordé au transcodage. En effet, certaines productions disposent d’un technicien dédié à l’imagerie numérique en local pour la réalisation des transcodes et l’organisation des fichiers média avant leur arrivée chez le monteur.
Comment transcoder
Il existe deux workflows principaux pour le transcodage :
- Transcodage en arrière-plan
- Utilisez le dossier de contrôle Adobe Media Encoder pour transcoder
Aux fins du présent document, le terme « transcodage » signifie modifier le codec utilisé pour stocker les informations vidéo et audio tout en conservant la cadence et la taille d’image d’origine. Les séquences transcodées deviennent la version principale des médias pendant le reste du workflow. En tant que version principale, ces séquences sont maintenant considérées comme des médias sources par Premiere Pro et utilisées pour le fichier de sortie.
Comme mentionné précédemment, les workflows proxy (également robustes) utilisent une version temporaire des médias pour réduire les demandes matérielles purement éditoriales. Lors de l’exportation du fichier de sortie finale, le système ne fait pas référence à ces fichiers.
Transcodage en arrière-plan
Les paramètres d’assimilation des projets Premiere Pro peuvent être configurés pour transcoder tous les médias lorsqu’ils sont importés. Le processus de configuration est un peu compliqué, mais si vous avez besoin de transcoder, le jeu en vaut la chandelle. Puisque Premiere Pro prend en charge un large éventail de formats natifs, vous êtes généralement en mesure de commencer le montage en utilisant les médias sources natifs d’origine, sans attendre la fin du processus de transcodage. Il va sans dire que c’est un gain de temps énorme !
Au fur et à mesure que les transcodes se terminent, les clips sont automatiquement reliés aux nouvelles versions des médias. Le nouveau lien est créé en arrière-plan et vous n’avez aucune modification à effectuer lors du montage, sauf si vous souhaitez revenir en arrière pour voir vos médias sources.
Adobe Media Encoder se lance automatiquement pour effectuer des transcodes en arrière-plan. Vous pouvez afficher la progression dans Adobe Media Encoder. Comme il s’agit d’une application distincte, celle-ci a peu d’impact sur votre travail dans Premiere Pro.


Choix de codec
Les choix de codecs mezzanine/de post-production les plus courants sont les codecs ProRes d’Apple, DNxHD/HR d’Avid et Cineform de GoPro. L’installation par défaut de Premiere inclut également d’autres codecs de workflows courants comme AVC-Intra, XAVC, etc.

Panneau de progression + Adobe Media Encoder
Si les options d’assimilation sont activées, lorsque de nouveaux médias sont importés, Adobe Media Encoder se lance en arrière-plan. Vous pouvez également afficher la progression à l’aide du panneau Progression dans Premiere Pro.
Par défaut, le transcodage est mis en pause lors de la lecture vidéo dans Premiere Pro pour améliorer les performances. Vous pouvez modifier cette option dans les préférences utilisateur de Premiere Pro.


Dossiers de contrôle Adobe Media Encoder
Vous pouvez installer Adobe Media Encoder sur un autre système informatique.
À l’aide de dossiers de contrôle, les nouveaux fichiers média peuvent automatiquement être transcodés et placés dans un répertoire cible.
Le monteur ou l’assistant monteur peut ensuite ajouter ces médias à Adobe Premiere Pro.

Les paramètres prédéfinis existants désignent des clips de ciblage construits avec deux pistes audio, mais d’autres configurations audio peuvent être définies en créant un paramètre prédéfini dans Adobe Media Encoder, importable dans Premiere Pro.
Résumé
La prise en charge de fichiers natifs de Premiere Pro peut s’avérer essentielle au traitement des médias arrivés sur le tard et de nombreux projets peuvent être réalisés uniquement à partir de fichiers natifs. La compréhension de vos options signifie que vous pouvez gérer vos médias et terminer votre montage de façon efficace.
Le document complémentaire à cet article est axé sur les exportations. Pour plus d’informations, voir Bonnes pratiques : accélérer l’exportation.
À propos de ces guides des bonnes pratiques
Adobe vous aide à atteindre plus vite la ligne d’arrivée. Consultez nos guides sur les bonnes pratiques de production et de montage vidéo :
Contributeurs
- Alex Macleod est consultant en production audiovisuelle professionnel et propriétaire de Media City Training au Royaume-Uni.
- Jeff Greenberg est consultant, maître de formation et auteur de l’ouvrage Adobe Premiere Pro Studio Techniques.
- Maxim Jago est un cinéaste installé à Paris, maître de formation et auteur de l’ouvrage Premiere Pro Classroom in a Book.
- Jarle Leirpoll est un cinéaste, monteur et maître de formation résidant en Norvège. Il est également l’auteur de l’ouvrage The Cool Stuff in Premiere Pro.
- Joe Newcombe est responsable des ventes et du marketing chez Support Partners, un intégrateur de systèmes pour les diffuseurs et les installations de post-production. Il vit au Royaume-Uni.
- Ian Robinson est concepteur d’animations dans l’audiovisuel, et formateur régulier Adobe MAX. Il vit à Silverthorne, dans le Colorado.
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